Église Sainte-Pétronille de Pregny-Chambésy

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Église catholique romaine Sainte-Pétronille
L'église vue depuis la route de Pregny.
L'église vue depuis la route de Pregny.
Présentation
Nom local église de Pregny
Culte Catholique romain
(de 1862 à 1876)
Catholique national
(de 1876 à 1897)
Catholique romain
(depuis 1897)
Dédicataire Pétronille de Rome
Type Église
Rattachement
Début de la construction
Fin des travaux
Architecte Jean-Marie Gignoux
Autres campagnes de travaux 1897 : restauration intérieure et extérieure
1945 : restauration intérieure et extérieure
1987 : restauration intérieure et extérieure

1990 : restauration intérieure
1998 : restauration intérieure
2002 : restauration extérieure

Style dominant néo-gothique
Nombre de flèches une
Protection Objet inscrit à l'inventaire genevois
Site web UPJ
Géographie
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Genève Genève
Commune Pregny-Chambésy
Localité Pregny (Pregny - village)
Lieu-dit Château de Tournay
Coordonnées 46° 14′ 14″ nord, 6° 08′ 27″ est

Carte

L’église Sainte-Pétronille est une église de culte catholique romain, dédiée à sainte Pétronille, située dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église est située dans la campagne genevoise, entre le domaine du château de Tournay, la Campagne de Tournay et le domaine du Château de Pregny.

Elle se situe plus exactement au lieu-dit de Château de Tournay (anciennement Monthoux), dans la localité de Pregny du sous-secteur de Pregny - village de la commune genevoise de Pregny-Chambésy[1].

L’édifice est implanté entre l’ancienne salle de classe (à nos jours, devenue un jardin d'enfants), le bâtiment de la cure, l'ancien hangar des pompiers, une ancienne ferme et le bâtiment de la mairie et de l'arrondissement administratif de l'état civil de la commune. En face de l’église se trouve une voie historique, « le chemin des chèvres », descendant jusqu'au lac Léman. Anciennement, la vue depuis l'église s'étendait sur le lac et le Mont-Blanc ; elle est aujourd'hui coupée par des arbres centenaires.

Pèlerinage[modifier | modifier le code]

L'église est une étape du chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle se trouve sur la Via Jacobi allant de Rorschach (SG) à Genève (GE)[2]. Une statue de Jacques de Zébédée, un carnet de passage et un tampon de crédencial sont présents pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.

L'église se situe également sur l'itinéraire « Sur les pas des huguenots » allant de Poët-Laval (France) à Bad Karlshafen (Allemagne). L'église se trouve sur le parcours suisse de l'étape Genève Plainpalais - Versoix[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le premier lieu de culte catholique romain de Pregny aurait été une chapelle construite au XVe siècle qui se trouvait à la place de l'actuel cimetière de Pregny (46° 14′ 03″ N, 6° 08′ 24″ E )[4]. Le territoire de Pregny faisait alors partie du pays de Gex qui, au XIIe siècle, formait une seigneurie dépendant des comtes de Genève. En 1353, le comte de Savoie Amédée VI le réunit à ses États Savoyards.

En 1481, Claude Rup, évêque de Claudiopolis, entreprend une visite de l’évêché de Genève pour recenser les bénéfices du diocèse[N 1]. Le « pouillé » recense alors, pour Pregny : « une population de 12 feux, le revenu annuel de la paroisse est de 25 florins, le saint patron de la chapelle est sainte Pétronille et le patron de la paroisse est le Commandant du Genevois et la chapelle est dirigée par le décanat d’Aubonne »[5].

La Réforme[modifier | modifier le code]

En 1536, la chapelle devient réformée à la suite de la conquête du Pays de Gex par les Bernois et les Genevois[6].

En 1567, les Bernois, préférant s'assurer le Pays de Vaud, rendent Pregny et les autres territoires autour de Genève à la Savoie. Cependant, le duc Charles III de Savoie était connu comme étant un fervent catholique et un anti-protestants. Les pasteurs de ces territoires demandent alors au duc de laisser le culte protestant dans ces villages. Le duc accède à cette demande le 15 septembre 1567.

L'Édit de Nantes[modifier | modifier le code]

En 1590, le territoire est occupé par les Genevois. Dans sa capitulation, le duc Charles III de Savoie inscrit un article garantissant aux habitants du bailliage obtenir le libre exercice de leur religion, tel qu’ils l’avaient eu par le passé[7]. Un changement important s’effectua alors en France. Le 13 avril 1598, par l’Édit de Nantes, Henri IV étendit et confirma les droits et sûretés consentis aux huguenots par des édits et traités antérieurs[8]. Des modifications politiques d’une haute importance pour le pays de Gex se préparaient entre les cours de France et de Savoie. Genève, se voyant sur le point d’être privée de ce territoire qu’elle avait conquis et administré, entama auprès de Henri IV de pressantes négociations pour être maintenue en possession. Cependant, Henri IV finit par s’entendre avec son adversaire le duc Charles-Emmanuel de Savoie, et signa à Lyon le 17 janvier 1601 un traité par lequel toute la contrée sur la rive droite du Rhône, s’étendant de Genève à Lyon (c’est-à-dire la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex[N 2]), revient au Royaume de France. Cette clause était destinée à couper court à toute réclamation éventuelle des Genevois. Mais la question religieuse fut la cause de graves difficultés[8].

Rattachement au Royaume de France[modifier | modifier le code]

Comme Pregny était maintenant rattaché au Royaume de France depuis le 6 mars 1601, les habitants envoyèrent une députation au roi afin de lui adresser la demande que leurs églises continuent d'exercer le culte protestant[8]. En réponse, Henri IV prit l’engagement de laisser aux protestants le libre exercice de leur culte, mais il exigea également que la « liberté de conscience » règne. De ce fait, un grand nombre de prêtres catholiques en profitèrent pour entrer sur le territoire du pays de Gex. François de Sales, évêque de Genève, chercha à déposséder les protestants de tous ceux de leurs biens qui, avant la Réforme, avaient appartenu à l’Église romaine et à les faire adjuger au clergé catholique. C’est ainsi qu’il demanda à reprendre en possession tous les temples du bailliage. À la mort d’Henri IV, la réaction catholique devint plus forte à la cour de France et la seigneurie de Genève ne pouvait plus faire parvenir ses réclamations jusqu’à l’autorité supérieure[8].

En 1611, deux commissaires, l’un catholique et l’autre Réformé, sont nommés afin de mettre en vigueur l’Édit de Nantes dans le pays de Gex. Les deux commissaires tranchèrent toutes les questions en litige de manière équitable. Une ordonnance est alors rédigée le 12 décembre 1611 stipulant que « la dépossession des temples, cimetières et pensions ne serait exécutoire que lorsque le roi aurait pourvu les réformés de fonds équivalents aux biens qui leur seraient enlevés ». Cependant, François de Sales ayant influencé en sa faveur la reine régente et les membres du Conseil, un arrêt royal vint prescrire l’exécution de l’édit. En vertu de cet arrêt, tous les bénéfices ecclésiastiques devaient être restitués au clergé romain, ainsi que les églises. Deux nouveaux commissaires, Benigne Milletot, conseiller au parlement de Dijon, et Pierre de Brosses, seigneur de Tournay, furent chargés de présider à l’exécution de l’arrêt. Le 16 juillet 1612 et les jours suivants, de Brosses et Milletot entreprirent une visite des paroisses du bailliage : « ils firent, dans chaque localité, la remise solennelle de l’église et des bénéfices entre les mains de Mgr François de Sales et des membres de son clergé »[9]. Les protestants construisirent des temples destinés à remplacer les églises qu’ils avaient dû restituer au clergé romain. Ils parvinrent à en rebâtir dans une vingtaine de villages[8].

Le 15 avril 1661, le roi Louis XIV décida d’interdire l’exercice du culte réformé dans tout le bailliage du pays de Gex (à l’exception des villages de Ferney et de Sergy). Il est raconté que « Des agents pénétrèrent dans presque tous les temples et brisèrent les bancs, ils en fermèrent et murèrent les portes, enfin ils en enlevèrent les cloches. ». D’après un arrêt de Louis XIV du 23 août 1662, les temples protestants du pays de Gex devaient être démolis. Les destructions sont supervisées par Jean d'Arenthon d'Alex, successeur de François de Sales. La chapelle de Pregny, avec dix-neuf autres, furent donc détruite[8].

En 1682, comme plus aucun catholique ne se trouvait à Pregny, le prince-évêque de Genève, Jean d'Arenthon d'Alex, y fonda une cure. De plus, le 18 décembre 1684, un arrêt du Conseil royal interdit l’exercice du culte réformé dans toute l’étendu du bailliage de Gex[8].

Gravure datant du XVIIe siècle représentant l'ancienne église de Pregny.

Entre 1684 et 1685, Jean d'Arenthon d'Alex décida de reconstruire une église catholique à Pregny au même emplacement que l'ancienne chapelle. Il la consacra le 1er avril 1685[N 3]. Jean d'Arenthon d'Alex va alors placer le curé Louis Frémin de Meyrin, qui est peu aimé des protestants du bailliage, à Pregny le 22 avril 1687 afin de convertir les familles Pregnotes au catholicisme[N 4]. Pour accélérer la reconversion, le curé Frémin fit prêcher par les pères Capucins une mission durant le mois de janvier 1688. Les jésuites d’Ornex venaient également l'aider[8].

L'Édit de Fontainebleau[modifier | modifier le code]

À la suite de la révocation de l'Édit de Nantes et à la création de l'Édit de Fontainebleau le 18 octobre 1685, de nombreux protestants vivant à Pregny quittèrent le territoire pour s'installer à Genève et dans le Pays de Vaud[10].

Par décision du roi Louis XIV, une « Maison de la propagande de la foi » avait été établie à Gex en 1681 pour « réagir contre l’infection des hérétiques »[10]. C’est alors que se fit la restauration et la construction de plusieurs couvents locaux[N 5].

Révolution française[modifier | modifier le code]

Lors de la révolution de 1789, les habitants du pays de Gex se rallièrent au nouveau régime de monarchie constitutionnelle le 3 septembre 1791. Entre-temps, l'Assemblée nationale constituante décrète, le 12 novembre 1789, la constitution des municipalités et, le 29 décembre 1789, la convocation des assemblée des citoyens actifs pour la composition des municipalités. Le 14 février 1790, à la suite de la demande du curé Romain Vulliet, 20 citoyens actifs se sont assemblés dans l'église de Pregny et proclament ensemble la constitution de la municipalité de Pregny[11].

L'Assemblée nationale constituante décrète également que les droits de l'État soient mis au-dessus de ceux de l'Église. Pour ce faire, il réduisit le nombre de diocèses, abolit les chapitres, les abbayes, les prieurés et tous les bénéfices. Les évêques sont dorénavant nommés par les électeurs du Département et les curés par ceux de la commune qui devait se faire à l'issue de la messe du dimanche. L'Assemblée nationale constituante instaure également à tous les curés de prêter serment de fidélité à la Constitution civile, sous peine d'être considéré comme démissionnaire et dépossédés de leurs revenus. À Pregny, le curé Romain Vulliet prête serment le 30 janvier 1791. Cependant, l'année suivante, une requête est remise par la commune de Pregny à Monsieur Roch, vicaire cathédrale, se plaignant que le curé Romain Vulliet a manifesté « des sentiments contraires à l'esprit des décrets de l'Assemblée nationale »[N 6]. Le 14 mai 1792, le vicaire cathédrale du Département de l'Ain, accompagné du maire de Pregny de l'époque Antoine Grenier, se sont rendu à la cure de Pregny afin de questionner le curé Romain Vulliet. Cependant, ce dernier ne prit pas la peine de venir au rendez-vous et préféra quitter le village. Il est démis de ses fonctions le 1er décembre 1792 et est remplacé, par élection, par Claude-François Colombe, prêtre à Saint-Claude[11].

Déchristianisation et « Temple de la Raison »[modifier | modifier le code]

Le 21 septembre 1792, un autre changement de régime s'opère avec la Première République française. Ce régime mêne alors une politique de déchristianisation qui consiste à un certain nombre d'actions dirigées contre la religion catholique et menées par les révolutionnaires les plus radicaux. Elle s'accompagne d'une tentative d’instaurer un nouveau culte civique, celui de la Raison et aboutit, en réaction, le 7 mai 1794, à l'instauration du culte de l'Être suprême par la Convention. Pour se faire, plusieurs église du pays sont converti en « Temple de la Raison ». Comme l'Assemblée Nationale déclara que « les maires et agents municipaux qui n’agissaient pas conformément aux ordonnances seraient considérés comme rebelles à la loi et dignes d’être mis en arrestation », le Conseil général de la Commune décide, le 3 janvier 1794, de convertir l'église de Pregny en « Temple de la Raison »[N 7]. Le 30 janvier de la même année, un discours patriotique est lu dans ledit temple relatant le culte de l'Être suprême et accompagné d'une fête civique sur la place d'arme de la Commune[12]. Le mois suivant, on procéda à la démolition des clochers. Pour faire accepter cette mesure, on fit valoir le besoin de bois sec pour l’entretien du feu dans les cuisines et l’utilité des fers blancs pour les communes. Quant aux cloches, elles furent descendues, brisées et envoyées aux fonderies de canon. Les cordes à leur usage étaient livrées aux corderies[12]. Pour la Commune de Pregny, cet événement se déroula le 4 février 1794 :

« Le représentant du peuple a envoyé un arrêté portant que toutes les cloches encore existantes dans le Département de l'Ain seront incontinent descendues, brisées et envoyées par chaque municipalité, avec les cadres à leur usage, au chef-lieu du district. Les clochers seront démolis, les bois, cuivre, fer, plomb et autres matériaux jugés propres aux ouvrages publics déposés dans les lieux sûrs indiqués par les administrateurs du district. On fait ensuite descendre le cloche de cette Commune pour être envoyée, dans le plus bref délai, au chef-lieu de ce district. On a fait travailler à la démolition du clocher. »

— Guillaume Fatio, Pregny-Chambésy, commune genevoise et coteau des altesses (1947)

Le curé Claude-François Colombe, qui desservait l'église de Pregny, refusa de prêter le serment exigé par les lois de la Révolution française. Il se retira et plus aucun acte religieux ne se fait à Pregny[13].

Empire et rétablissement du culte[modifier | modifier le code]

Le coup d'État du 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte, le 9 novembre 1799, met fin à la première république et instaure le régime de Consulat. En 1801, Napoléon Bonaparte décide qu'il fallait s’entendre avec le pape, rouvrir les églises et signer le Concordat afin de pacifier le climat religieux tendu en France. Le 4 avril 1803, l'église de Pregny est donc rétablie au culte catholique romain et érigée en succursale par l'évêque de Chambéry et de Genève Mgr René des Monstiers de Mérinville[13].

Le 18 mai 1804, Napoléon Bonaparte proclame le Premier Empire français et se sacre empereur le 2 décembre. C'est alors qu'il commence ses campagnes d'occupations européenne.

Rattachement à la Suisse[modifier | modifier le code]

Après sa défaite à la bataille de Waterloo, Napoléon Ier voit son Empire sous occupation. Dès 1814, Pregny est alors occupée par les Autrichiens qui s'établirent dans le château de Tournay. De plus, par le congrès de Vienne, Genève redevient indépendante et son territoire sera agrandi. Au même moment, des négociations entre Genève et la Confédération Suisse sont en cours pour un rattachement à cette dernière. Par la signature du second traité de Paris le , Pregny et cinq autres communes gessiennes sont cédées à la Confédération Suisse[N 8]. Le , les autorités françaises remettent officiellement les dites communes à la Suisse[14].

En 1820, le Conseil municipal décide de reconstruire un clocher à l'église pour prévenir des éventuels dangers de feu. En 1825, la cloche et le clocher sont payés 700 francs suisses par Jean Jaquet, célèbre artiste et personnalité respectée de la commune[15].

Le 16 octobre 1836, la maire, Adolphe d'Arbigny, informe le Conseil municipal que la restauration de l'église devient urgente : « il s’est trouvé que la face au nord était presque toute construite en mauvaise mollasse et cailloux, et que de larges intervalles entre ces matériaux étaient garnis de mauvais mortier qui n’a pu résister au piquage nécessaire pour le recrépissage. Il y a eu en outre plusieurs autres réparations de moindre importance qui n’avaient pu être prévues au devis et dont l’urgence n’a été démontrée que quand le travail était en activité ; de ce nombre sont plusieurs réparations à la toiture, au clocher et à la cloche, qui aurait pu décrocher un moment ou l’autre, etc.». L'église est finalement rebâtie entre 1854 et 1855[16].

Nouvelle église[modifier | modifier le code]

Le 29 décembre 1861, par six voix contre trois, le Conseil municipal décide que l’emplacement de Monthoux [N 9], pour l’érection d’une nouvelle église (46° 14′ 14″ N, 6° 08′ 27″ E). Le , le maire, Samuel Panchaud, présente au Conseil municipal le plan de la nouvelle église, dressé par Jean-Marie Gignoux. Le devis se monte à 40 000 francs suisses environ[17]. La vieille église, elle, est vendue à l’entrepreneur pour le prix de 500 francs. L'ancienne église sera détruite pour faire place au cimetière de Pregny [N 10]. La cloche "Jean" est récupérée et placée dans le clocher de la nouvelle église. Les travaux sont terminés en 1863 et l'église est consacrée par l’évêque de Lausanne et Genève Mgr Étienne Marilley en 1865. La construction aura finalement coûté 48 952 francs suisses.

Kulturkampf[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle naît en Allemagne un mouvement de réforme souhaitant aboutir à une séparation entre l’Église et l’État. L’Église catholique romaine est évidemment hostile à l’idée de perdre de l’influence, ce qui débouche sur un conflit appelé « Kulturkampf ».

En janvier 1873, un prêtre carougeois, Gaspard Mermillod, ayant joué un rôle important au premier concile œcuménique du Vatican, s’était fait nommer Vicaire apostolique de Genève par le Pape. Cette nouvelle impliquait la possible création d’un évêché à Genève (en violation d’engagements solennels de la papauté prise auparavant)[18].

Antoine Carteret, président du Conseil d’État de Genève depuis 1870, réussit à convaincre le Conseil fédéral de la nécessité de s’opposer « à l’ingérence d’un pouvoir étranger dans une affaire qui regardait la Suisse ». Le 17 février 1873, Gaspard Mermillod fut expulsé du territoire suisse[18].

Dès lors, Antoine Carteret s’inspira du conflit allemand du « Kulturkampf » afin de l’appliquer dans le canton de Genève. Le Conseil d’État genevois fit voter par le Grand Conseil genevois une loi organisant le culte catholique et qui faisait participer les laïcs au choix des curés[N 11]. Une autre loi interdisait l’érection d’un siège épiscopal à Genève. En même temps, on constitua une Église catholique d’État, dite « Église vieille catholique » (aussi appelée « Église catholique nationale »). Le 24 mars 1873, la loi sur l’organisation du culte catholique par l'État est acceptée en votation populaire. Basée sur la structure de l’Église protestante, cette loi oblige les curés catholiques romains, salariés par l’État, à prêter serment d’allégeance aux lois de la République, et déclare les églises propriétés communales (avec création de conseils de paroisse)[19],[20]. La résistance des catholiques fidèles à Rome s’organisa et, le 28 août 1874, tous les prêtres du canton refusèrent le serment au Conseil d’État genevois. En moins de trois ans, trente-deux paroisses furent saisies de force, dix-huit maires et quatorze adjoints furent révoqués et l’État suspendit les traitements des curés. Les églises des curés ayant refusé de prêter serment sont confiées à l’Église catholique nationale[18].

La grange du maire Michel Deville mise à disposition des catholiques romains de Pregny-Chambésy pour y célébrer leurs offices.
(Photographiée vers 1880)
La grange Deville aménagée en chapelle catholique.

Malgré cette loi, le Conseil municipal de la commune de Pregny, étant propriétaire du bâtiment, décide que l'église continuera à être affectée au culte catholique romain[N 12]. Le 17 août 1875, Jean Bertrand, membre du Conseil de paroisse, s’est présenté à la mairie pour réclamer les clefs de l’église. Il lui a été répondu par un refus formel. Le 18 août 1875, à sept heures du matin, M. Comte, secrétaire du Département de l’Intérieur, M. Duvillard, commissaire de police et M. Bertrand, se sont présentés auprès du maire de l’époque, Jean-Marie Panissod, pour réclamer les clefs de l’église au nom du Conseil d’État genevois. Sur ce nouveau refus, les délégués allèrent à la porte de l’église avec des serruriers et des agents de police pour changer les serrures de l’édifice. Le 24 août 1875, M. Panissod est révoqué de ses fonctions de maire par le Conseil d’État genevois et le bâtiment de l’église est attribué au culte catholique national. Le Conseil municipal déposa donc un recours au Tribunal fédéral contre violation de la propriété privée. En 1876, le Tribunal fédéral rejeta le recours et se prononcera en faveur du Conseil d’État genevois[21]. Les habitants de Pregny, refusant d'utiliser l'édifice par fidélité à leur commune, célèbrent l'office catholique romain dans la grange de Michel Deville, devenu maire entre-temps[22]. Plus tard, ce fut dans la grange de M. Panissod et enfin dans un petit bâtiment à côté de l'église. Le curé catholique national, lui, tient le culte catholique national dans l'église pour un seul auditeur[N 13]. Trouvant la situation ridicule, il omit de s'y rendre un dimanche et le conseil supérieur de la paroisse le suspendit de ses fonctions et ferma définitivement l'église[18].

Le 4 février 1881, une pétition de la part des habitants fut remise au Conseil municipal demandant de pouvoir louer le bâtiment de l'église, fermé depuis cinq ans, pour y célébrer le culte catholique romain[18].

Le 22 mai 1885, la famille Pictet fait un don de 500 francs à la commune de Pregny. De ce fait, les autorités décident d'utiliser cet argent afin de placer une horloge au clocher de l'église (dès que la commune aura repris possession du bâtiment)[18].

Le 2 octobre 1896, l'état de l'église est déplorable ; une rénovation doit être faite. Le Conseil municipal demanda au Conseil d'État d'accorder aux citoyens catholiques romains habitant la commune l'usage de l'église, toujours propriété communale, pour la célébration de leur culte[N 14]. Le 10 août 1897, Gustave Ador, devenu chef du gouvernement genevois entre-temps, répondit favorablement à la demande du Conseil municipal, à la suite d'une loi adoptée le 29 mai 1897 par le Conseil d'État, annulant les lois discriminatoires envers l'Église catholique romaine[18].

Durant l'été et l'automne 1897, la commune de Pregny effectua une rénovation complète du bâtiment pour enfin rouvrir l'église au culte catholique romain le 17 octobre 1897[18].

De nos jours[modifier | modifier le code]

Carte postale de l'église et de l'école en 1882.

Le 26 mars 1923, en application de l'article 3 de la loi du 15 juin 1907, la commune de Pregny cède, à titre gratuit, le bâtiment de l'église à la Société catholique romaine de Pregny-Chambésy (paroisse de Pregny)[23].

En 1930, la corde est retirée et la cloche est sonnée grâce à un moteur.

En 1937, la paroisse de Pregny est érigée en Rectorat ; les Pregnotes obtiennent des messes en semaine et la messe principale est déplacée au samedi. Le recteur est logé dans le bâtiment de la cure[24].

En 1945, l'intérieur et l'extérieur de l'église sont restaurés ; la nef est décorée d'un chemin de croix peint par Jérèm Falquet. Dans le chœur se trouve une fresque représentant le couronnement de la Vierge avec, en haut, les trois personnes de la sainte Trinité. En bas à gauche, saint Pierre (saint patron de Genève) et sainte Pétronille (première femme de sang royale à être baptisé et sainte patronne de Pregny-Chambésy), et en bas à droite, sainte Clotilde (reine des Francs et originaire de Genève), et saint François de Sales (évêque de Genève de 1602 à 1622)[25].

En 1950, le roi Baudouin de Belgique, un paroissien habitué, offre à l'église un tableau représentant le Baptême du Christ peint par Jérèm Falquet[N 15],[26].

En 1961, une deuxième cloche est installée dans le clocher. Un deuxième moteur y est également installé.

En 1963, pour célébrer le centenaire de l'église, une fête est organisée dans la salle communale. De plus, de nouveaux vitraux sont posés[24].

En 1970, la communauté catholique a eu certains problèmes car le diocèse avait envisagé de supprimer la paroisse de Pregny et de la rattacher soit à Collex soit au Grand-Saconnex ; après de multiples démarches, la paroisse obtient son maintien.

En 1987, l'église est restaurée une troisième fois. La restauration extérieure concernait principalement le toit qu'il fallait entièrement refaire, ce qui entraîna un déficit dans le budget paroissial empêchant la restauration intérieure. La restauration intérieure a pu être réalisée grâce à une subvention accordée par le Conseil municipal ainsi qu'un don offert par la famille Rothschild[N 16]. D'importantes modifications sont apportées à l'intérieur à la suite des décisions prises lors du deuxième concile œcuménique du Vatican : la fresque et le chemin de croix sont enlevés[N 17]; les statues sont remplacées; la chaire, la clôture d'autel et le Maître-Autel sont supprimés; les gypses des murs sont enlevés redonnant au bâtiment sa couleur d'origine[26].

Le 16 octobre 1987, l'église est inscrite sur la liste des objets inscrits à l'inventaire par le Département des Travaux Publics du canton de Genève[27],[28].

En 1990 et en 1998, l'église reçoit une rénovation intérieure. Les moteurs des cloches sont, dorénavant, actionnés à l'aide d'une télécommande. Un orgue électronique est placé sur la tribune[26].

En 2001, l'église est rattachée, avec quatre autres églises, à l'organisation paroissiale de la CUP (aujourd'hui Unité Pastorale Jura (UPJ)).

En 2002, l'église reçoit une rénovation extérieure.

En septembre 2007, l'orgue électronique est remplacé par un nouveau.

Le 16 mars 2015, l'église est victime d'actes de vandalisme ; un bas-relief sculpté, une statue de la Vierge Marie et un Sacré-Cœur de Jésus sont dégradés[29],[30],[31].

En 2017, l'église est ornée d'un chemin de croix de quinze stations en polyester coulé[26].

Depuis le 17 mai 2018, chaque enfant est baptisé dans l'église de son village. Auparavant, il fallait se rendre à l'église de Versoix.

Depuis mai 2022, une statue de Jacques de Zébédée, un carnet de passage et un tampon de crédencial sont présents sous la tribune pour les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle a été inaugurée le 10 juin de la même année.

Architecture, Mobilier et Décor[modifier | modifier le code]

Plan de l'église selon le cadastre genevois.

Architecture[modifier | modifier le code]

L'église est construite sur le plan d'une croix latine, comportant une nef, un transept, un chœur de forme carré et une tribune. Elle est orientée sud-est et nord-ouest.

L'édifice de style néo-gothique se caractérise par son clocher-porche à beffroi octogonal. Il s'agit d'un clocher à flèche de charpente[28],[32].

L'église possède quatorze contreforts et neuf vitraux[28].

Un contrefort sur le mur nord de l'église.

La sacristie, collée au mur ouest du bâtiment, est accessible par une des deux portes situées au fond du chœur.

La surface du bâtiment est de 215 m2 et la hauteur du clocher est de 26 mètres[28].

Mobilier[modifier | modifier le code]

La nef simple contient dix-huit bancs ainsi qu'un chemin de croix[26].

Le transept abrite deux autels[26].

Dans le chœur, se trouve, un autel ; un lutrin ; à gauche et à droite deux bancs ; et dans le fond, deux portes[26].

Sur la tribune, se trouve un orgue électronique ainsi que les escaliers menant au clocher[26].

Dans le fond de l'église, sous la tribune, se trouve un font baptismal[26].

Décor[modifier | modifier le code]

Reliquaire contenant une relique de Sainte Pétronille.

Un chemin de croix de quinze stations, dont les statuettes sont en polyester coulé, se trouve dans la nef. Il a été confectionné et offert par les Œuvres Saint-Augustin[26].

Situé dans le transept, l'autel de gauche affiche un sacré-cœur de Jésus sculpté en pierre de Carrare ; et celui de droite supporte une statue en bois doré illustrant la Vierge à l'enfant. Ces deux œuvres viennent d'artistes inconnus[26].

Le chœur abrite au centre une représentation du Christ en croix sculptée en bois d'orme par un religieux italien en 1991[26].

Dans le fond de l'église, sous la tribune, à gauche, se trouve : un bas-relief, sculpté par Mme Jean Moser, représentant Antoine de Padoue ; un tableau, peint par Jérèm Falquet en 1950, représentant le Baptême du Christ ; une inscription sur le mur reprenant l'évangile selon Matthieu (Matthieu, Bible, Mt 28, 18-19) et une statue de Jacques de Zébédée, sculptée par l'atelier artisanal El Arte Cristiano, avec un carnet de passage et un tampon de crédencial pour les pèlerins[26]

Les vitraux ont été posés en 1963 pour célébrer le centenaire de l'édifice. Sept vitraux sont de Marion Claudel-Cartier (bru de Paul Claudel) et deux vitraux sont de François Rais[33]. Ces vitraux représentent essentiellement des Maries de plusieurs lieux différents.

Horloge et cloches[modifier | modifier le code]

Le clocher abrite le mécanisme de l'horloge et une armature en bois supportant deux cloches.

Horloge[modifier | modifier le code]

L'horloge datant de 1897.
La cloche Jean sonnant l'heure de midi.

Le mécanisme de l'horloge, élaboré par la société de Louis-Delphin Odobey Cadet à Morez (France), est placé en 1897. Il s'agit du 313e mécanisme élaboré par la société. Il sert à donner l'heure sur le cadran du clocher et à sonner l'heure et la demie. Le poids de l'horloge et le poids des cloches doivent être remontés manuellement tous les huit jours. L'horloge est classée au Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO[N 18],[34],[16].

Cloches[modifier | modifier le code]

Les deux cloches de l'église.
Les deux cloches sonnant en volée.

Les cloches sont placées l'une au-dessus de l'autre. La cloche dite Jean, offerte par Jean Jaquet, date de 1825 et servait à l'alarme incendie dans le clocher de l'ancienne chapelle de Pregny[35]. La cloche dite Germaine, offerte par Germaine Veilly (épouse de Louis Birkigt, propriétaire du château de Penthes et bru de Marc Birkigt) date de 1961.

La cloche Jean sonne l'heure et la demie, et comme cela était souvent le cas dans les villages agricoles, elle sonne l'heure deux fois à 2 minutes d'intervalle afin que les travailleurs aux champs ne puissent se méprendre. La cloche Jean sonne également l'angélus du midi et du soir[N 19],[36].

Les deux cloches sont sonnées par deux moteurs, actionnés avec une télécommande. Cependant, il est toujours possible de sonner une des deux cloches manuellement avec la corde.

Cloche Année Poids (kg) Hauteur (cm) Diamètre (cm) Fondeur Lieu Donateur / Donatrice Parrain / Marraine Annonce Note
cloche Jean 1825 136,1 57 68,5 Fs. Dreffet Genève (Suisse) Jean Jaquet

(1754-1839)

Jules Gaspard Aynard et Jeanne Victoire de Sellon

(Duc et Duchesse de Clermont-Tonnerre)

heure,

demi-heure et messe

2
cloche Germaine 1961 125 50 57 Frères Paccard Annecy-le-Vieux (France) Germaine Veilly

(1912-1983)

Germaine Veilly messe Fa2
Inscriptions de la cloche "Jean"
« Nimbos & fulmen nostris a finibus arce

proh. deus ; et campos contegat alma seges

Offert à la commune de Pregny

par Jean Jaquet, sculpteur

& membre du conseil souverain

en septembre 1825

fait par Fs. Dreffet fondeur à Genève »

« Parrain Jules Gaspard Aynard

duc de Clermont-Tonnerre

Marraine Jeanne Victoire

duchesse de Clermont-Tonnerre

née comtesse de Sellon »

Inscriptions de la cloche "Germaine"
« J'ai été créée par les frères Paccard

à Annecy-le-Vieux

en mai 1961

pour l'église de Pregny Genève

curé : l'Abbé Marcel Falquet

Mon âme magnifie le Seigneur ! »

« Ma marraine et donatrice

Mme Louis Birkigt,

château de Penthes Pregny »

Anecdotes[modifier | modifier le code]

  • Entre 1945 et 1950, lors de la Question Royale, les membres de la famille royale de Belgique assistaient régulièrement aux offices, se mêlant avec la plus grande simplicité aux autres fidèles. Un banc leur était spécialement réservé[N 20],[38].
  • L'église catholique Saint-Joseph aux Eaux-Vives, serait peut-être l'église "sœur" de l'église Sainte-Pétronille. En effet, son architecture est assez ressemblante. Les deux églises pourraient également avoir le même architecte[39].
  • Durant la période de la première vague de la pandémie du Coronavirus, les cloches de l'église sonnaient les soirs à 21:00 pour soutenir le personnel soignant[40].

Cure[modifier | modifier le code]

Verrée à la cure, lors de la fête patronale de Sainte Pétronille de 2017.

Construite en 1870, la cure se situe à 50 mètres au sud-ouest de l'église. Elle est également inscrite à l'inventaire genevois des immeubles dignes d'être protégés depuis 1987[28].

En 1937, lorsque la commune de Pregny est érigé en Rectorat, la cure est transformée spécialement pour loger le recteur[24]. De septembre 2015 à 2016, elle est agrandie pour faire place à sept appartements et une salle paroissiale[41].

Galeries[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

Intérieur[modifier | modifier le code]

Vitraux[modifier | modifier le code]

Décors[modifier | modifier le code]

Cloches[modifier | modifier le code]

Anciennes photos[modifier | modifier le code]

Unité pastorale Jura[modifier | modifier le code]

L'Unité Pastorale Jura (UPJ), appelée à l'époque CUP, est une entité catholique, créé en 2001, qui regroupe les trois paroisses de Collex-Bossy (comprenant l'église Saint-Clément), Pregny-Chambésy (comprenant l'église Sainte-Pétronille), et Genthod-Bellevue-Versoix (comprenant l'église Sainte-Rita, l'église Saint-Loup et la chapelle de l'ancien orphelinat d'Écogia Notre-Dame des Sept Douleurs)[42].

Son siège ainsi que l'église principale se trouvent à Versoix.

7700 catholiques sont affiliés à l'UPJ. L'unité possède un curé modérateur qui se déplace dans les cinq communes pour les messes et les célébrations[42].

La paroisse catholique de Pregny-Chambésy (Sainte Pétronille) est la paroisse qui s'occupe de l'église Sainte-Pétronille. La paroisse regroupe les catholiques romains de la commune de Pregny-Chambésy. Elle effectue deux assemblées générales par année.

Son président est Cédric Biedermann.

Prêtres[modifier | modifier le code]

Voici la liste des prêtres catholiques successifs, de la commune de Pregny-Chambésy et de l'église Sainte-Pétronille, depuis 1514 :

Période Nom Fonction Source
1514 1518 Guillaume de Vêge curé [43]
Les données manquantes sont à compléter...
~1754 Burdet curé [44]
Les données manquantes sont à compléter...
1682 1687 Jean-Claude Danière (ou Daniel, ou d'Anière) (?-1707) curé [45],[4],[46]
1687 1690 Louis Frémin (1655-1726) curé [47]
1690 1700 Claude E. Donat (?-1718) prêtre et curé [48],[49]
1700 1715 Louis Perret (?-1751) curé [50]
1715 1724 Pierre Hugonnin (?-1727) prêtre [50]
1724 1762 Antoine Burdet (?-1762) curé [44]
1762 1777 Jean-Louis Fournier (?-1787) curé [45]
1777 1792 Romain Vulliet curé et fondateur de la commune [11]
1792 ? Claude-François Colombe curé [51]
Les données manquantes sont à compléter...
~ 1816 M. Baud prêtre [52]
Les données manquantes sont à compléter...
1905 1937 Joseph Rivollet (1870-1937) curé et archiprêtre [24],[53]
1937 1968 Marcel Falquet (1895-1971) recteur et abbé [24],[53]
1968 1969 Jean Comoli (?-1993) abbé [24]
1969 1971 André Colliard (1930-2021) abbé [24]
1971 1986 Raymond Roch (1926-2015) père et père blanc [24]
1986 1995 Henri Mauron (1939-2022) abbé [54]
1995 2002 Edmond Kübler (1927-2022) abbé [55]
2002 2016 Vincent Roos (1965-) abbé et curé modérateur [55]
2016 2017 Olivier Jelen abbé et curé modérateur [56]
2017 2020 Alain Chardonnens (~1980-) chanoine et curé modérateur [57]
Depuis 2020 Joseph Nguyen Van Hoi abbé et curé modérateur

(NB : Certaines dates exactes ne sont pas connues, elles sont donc marquées du signe "~". La date écrite après ce signe signifie que les personnes ont été mentionnées à ces dates-ci.)

Personnalités[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

La plupart des sources proviennent de l'ouvrage Pregny-Chambésy, commune genevoise de Guillaume Fatio et Raymond Perrot et de l'ouvrage Pregny-Chambésy, commune genevoise (Addenda 1978-1997) de Pierre Heiniger.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ce recensement est appelé un « pouillé ».
  2. « à condition qu’il ne pourrait être détaché sous aucun prétexte ».
  3. De plus, en mars 1685, Nicolas de Harlay, l'intendant de Bourgogne, se rend dans le pays de Gex afin de détruire les deux seuls temples encore protestants : ceux de Ferney et de Sergy.
  4. Après le passage du curé Frémin, il y avait des familles protestantes revenues au catholicisme. Déjà en 1685, on avait compté dix-huit abjurations et onze autres en 1686.
  5. Une rumeur de village, qui n'a aucune preuve historique, persiste à dire qu’il existait un de ces couvents à Chambésy-Dessous (à l’angle du chemin de Chambésy et du chemin des Cornillons). Lors de la restauration de cette maison, d'importantes découvertes architecturales de grand intérêt historique ont été faites : La maison porte la date de 1690 et, dans un immeuble contigu, on peut voir les restes de deux anciennes voûtes qui auraient fait partie d’une chapelle. Un bénitier y était encore visible mais a été muré dans les années 1940.
  6. À noter que le curé Romain Vulliet a démissionné de ses fonctions de Conseiller municipal le 14 novembre 1790.
  7. La chaire à prêcher devient la chaire de vérité, l’autel devient l'autel de la patrie et le petit coffret devient l'arche des droits de l’homme. Une inscription est alors placée, dans l’endroit le plus apparent, portant les mots "Temple de la Raison" et, au-dessous, une autre inscription portant les mots : "Abolition des préjugés et de la superstition". Les chandeliers, la croix avec les croix de fer et le couvert du bâtiment ainsi que le ciboire et le calice et les autres objets liturgiques sont enfermés tous ensemble dans une caisse et envoyé au district pour en faire don à la Nation.
  8. À savoir : Collex-Bossy (comprenant également le territoire de l'actuelle commune de Bellevue), Le Grand-Saconnex, Meyrin, Vernier et Versoix.
  9. À l'époque, Monthoux était le centre du village. C'est à cet endroit que se trouvait la mairie, l'école, les maisons villageoises et les fermes.
  10. Encore aujourd'hui, il reste le bâtiment de la sacristie qui a été rénové en 2019.
  11. Le gouvernement Carteret avait pour but de rendre le canton plus démocratique que possible (acquisition de nouvelles libertés individuelles concernant le suffrage universel, la propriété foncière, le mariage civil, l’éducation , etc.). C'est pour cela que le gouvernement genevois lutta contre la hiérarchie de l’Église catholique romaine, allant à l'encontre de cette démocratie nouvelle. De ce fait, seuls le culte réformé et le culte catholique national sont reconnus dans la Constitution genevoise de l'époque.
  12. Car depuis 1685, l'église est affectée au culte catholique romain. De plus, la majorité de la population pregnote est de confession catholique romaine.
  13. Les curés de l'Église catholique nationale sont élus par la population des communes dans laquelle ils exerceront leurs fonctions. Pour le curé catholique national de Pregny, il ne reçut qu'un seul vote lors de son élection.
  14. La demande mentionne que si les citoyens catholiques nationaux souhaitent célébrer leur culte, un bâtiment municipal leur serait alors fourni.
  15. Le tableau a été peint le 1 juillet 1950.
  16. Le Conseil municipal accorde une subvention extraordinaire qui s'opère sous la forme d'un versement unique de 15'666.- CHF. Ce montant correspond à une annuité de l'amortissement de l'emprunt de 235'000.- CHF contracté sur 15 ans.
  17. La fresque est actuellement déposée dans les archives à la cure de l'église Sainte-Croix à Carouge. Le chemin de croix, lui, est archivé à la cure de Pregny.
  18. Dans la catégorie : « Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d'art ».
  19. L'angélus sonne depuis le 29 octobre 2020. L'angélus du midi sonne de 12:01 à 12:03 et l’angélus du soir sonne de 19:01 à 19:03.
  20. Le Roi Léopold III, resté en Belgique dans son palais de Laeken, pendant toute la durée de la Deuxième Guerre mondiale, est emmené en captivité dans le Reich en 1944. Il laisse derrière lui un "testament politique" dans lequel il exige notamment des excuses publiques du gouvernement belge pour s'être désolidarisé de lui en 1940. Le ton de ce document incite le gouvernement à ne pas le rendre public, rendant ainsi possible le retour du Roi. Lorsqu'il est libéré par les Alliés en mai 1945, le gouvernement lui propose, malgré des critiques de plus en plus vives, de reprendre son trône à condition qu'il épure son entourage, rende hommage aux alliés et affirme son attachement à la démocratie parlementaire. Le Roi refuse et contre attaque en proposant, le 14 juillet 1945, que la population décide de son sort par le biais d'une consultation populaire. Le parlement s'y oppose rendant le retour du Roi impossible sans vote de la Chambre et du Sénat réunis en assemblée commune. La "question royale" est née. La famille royale vécut alors exilée au château du Reposoir. La "question royale" divisera de plus en plus le pays et les partis politiques au fil des ans. Une consultation populaire est enfin organisée le 12 mars 1950; elle donne un soutien au Roi par une courte majorité (57%). Mais elle divise aussi le pays : ce soutien est très largement le fait des Flamands alors que les francophones, Wallons et Bruxellois, rejettent majoritairement la personne du Roi. L'escalade des manifestations et des troubles menace l'unité du pays mais aussi la monarchie. Léopold III préfère alors se retirer: il transmet ses pouvoirs à son fils Baudouin, "Prince royal" en août 1950, puis abdique en sa faveur en juillet 1951 [37].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Commune de Pregny-Chambésy, « Paroisse catholique romaine - St-Pétronille » Accès libre, sur pregny-chambesy.ch (consulté le ).
  2. « Chemin de St-Jacques : Céligny-Genève »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) Accès libre, sur jakobsweg.ch, (consulté le ).
  3. SuisseMobil, « 02 Genève Plainpalais - Versoix » Accès libre, sur via-huguenots.ch (consulté le ).
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  5. Gonthier J.‐F., « Recensement en 1481 ou « pouillé » du diocèse de Genève » Accès libre [PDF], sur firetraite.ch (consulté le ).
  6. Théodore Claparède, Histoire des églises réformées du pays de Gex, Genève, Joël Cherbuliez, , 351 p. (lire en ligne), p. 7-8
  7. Henri Fazy, La guerre du Pays de Gex et l'occupation genevoise : (1589-1601), Genève, Georg,
  8. a b c d e f g et h Fatio et Perrot 1947/1978, p. 27-30
  9. Théodore Claparède, Histoire des Eglises réformées du Pays de Gex, Genève, J. Cherbuliez,
  10. a et b Fatio et Perrot 1947/1978, p. 31-34
  11. a b c et d Fatio et Perrot 1947/1978, p. 79-92
  12. a et b Fatio et Perrot 1947/1978, p. 95-96
  13. a et b Fatio et Perrot 1947/1978, p. 100-107
  14. « Communes réunies », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le ).
  15. Fatio et Perrot 1947/1978, p. 121-122
  16. a et b Fatio et Perrot 1947/1978, p. 125-126
  17. Guide artistique de la Suisse, vol. 4a, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6), p. 575
  18. a b c d e f g et h Fatio et Perrot 1947/1978, p. 145-150
  19. « Les conséquences du Kulturkampf à Genève », sur la-memoire-de-veyrier.ch, (consulté le ).
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  22. « Chambésy - Chapelle catholique - Notre Histoire », sur notrehistoire.ch (consulté le ).
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  25. « Églises et histoires...L'église de Pregny », Journal de Versoix et des environs,‎ (lire en ligne)
  26. a b c d e f g h i j k l et m Paroisse catholique Sainte-Pétronille, Listes des décors de l'église de Pregny, Pregny-Chambésy, , p. 1-2
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  31. Centre catholique des médias Cath-Info, « Genève: Plusieurs églises vandalisées » Accès libre, sur cath.ch, (consulté le ).
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  36. Eric Sutter, « Code et langage des sonneries de cloches en Occident », Patrimoine Campanaire. Revue francophone de campanologie,‎ , p. 1-17 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  37. « Reflexions - Question royale », sur reflexions.uliege.be (consulté le ).
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  42. a et b Unité Pastorale Jura, « Unité Pastorale Jura – Le site de l'Unité pastorale jura » (consulté le ).
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  47. Fatio et Perrot 1947/1978, p. 35-38
  48. Fatio et Perrot 1947/1978, p. 38
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  50. a et b Ch-M. Rebord & A. Gavard, Dictionnaire du clergé séculier et régulier du diocèse de Genève-Annecy (de 1555 à 1920), (H-Z), Annecy, (lire en ligne)
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  55. a et b Lucette Robyr, « Notre cher curé Vincent s'en vint et s'en va ! », L'essentiel (UPJ),‎ (lire en ligne)
  56. GRTV, « Le départ inattendu de l’Abbé Olivier Jelen », sur Genève Région Télévision, (consulté le ).
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  59. Pierre Monnoyeur, « Gignoux, Jean-Marie », sur HLS-DHS-DSS.CH (consulté le ).
  60. Léon DUPONT LACHENAL, « Un peintre parmi nos anciens », Les echos de Saint-Maurice,‎ (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pregny-Chambésy, commune genevoise, Guillaume Fatio, 1947 (complété en par Raymond Perrot en 1978).
  • Pregny-Chambésy, commune genevoise, deuxième volume (de 1978 à 1997), Pierre Heiniger, 2000.
  • Pregny-Chambésy, d'hier et d'aujourd'hui, Commune de Pregny-Chambésy, 15 novembre 2000.
  • Commune de Pregny-Chambésy, carte historique, Commune de Pregny-Chambésy, juillet 2015.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]